Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle : entre histoire, nature et spiritualité, du Velay à la Méditerranée.

Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle est plus qu’un itinéraire : c’est un appel à la marche, à la rencontre, à la contemplation. Depuis plus de mille ans, des pèlerins de toute l’Europe suivent ces sentiers, jalonnés d’églises romanes, de paysages majestueux et de symboles spirituels, vers Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne.

Parmi les nombreuses voies qui mènent à Compostelle, la Via Podiensis, au départ du Puy-en-Velay, est l’une des plus anciennes et les plus empruntées. Nichée au cœur des monts du Velay, cette ville au patrimoine religieux remarquable est le point de départ officiel d’un long périple à travers l’Auvergne, le Quercy, puis le sud-ouest de la France. La cathédrale Notre-Dame du Puy, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, donne le ton : ici commence le voyage.

Au fil des premiers jours de marche, le pèlerin suit des portions communes avec un autre itinéraire légendaire : le chemin de Stevenson. C’est en 1878 que l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson partit du Monastier-sur-Gazeille, près du Puy, avec son ânesse Modestine, pour traverser les Cévennes. Son récit, Voyage avec un âne dans les Cévennes, est devenu un classique. Bien que motivé par l’aventure plus que par la foi, Stevenson a foulé les mêmes terres que les pèlerins, traversant les plateaux du Gévaudan, les vallées cévenoles, et croisant des villages qui semblent hors du temps. Cette portion offre un aperçu saisissant de la beauté sauvage de l’ancienne province du Velay, des paysages volcaniques et des gorges profondes.

En poursuivant vers le sud, certains pèlerins rejoignent ensuite une autre voie, parfois moins connue mais tout aussi riche : la Voie d’Arles (Via Tolosana), qui traverse la région d’Occitanie. En se rapprochant de la région de Montpellier, le chemin s’imprègne d’une ambiance plus méditerranéenne. Les paysages changent : les collines s’adoucissent, les senteurs de garrigue, de thym, de pin et de romarin prennent le dessus, et les mas en pierre blonde ponctuent le parcours.

Le village de Montarnaud, situé à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Montpellier, est une étape charmante sur cet itinéraire. Ancien carrefour entre les terres cévenoles et les plaines du Languedoc, Montarnaud conserve des traces de cette tradition d’accueil. Le village domine la vallée de la Mosson et offre une vue dégagée sur les contreforts du Larzac et la mer Méditerranée au loin. Le passage des pèlerins y est encore vivant aujourd’hui, inscrit dans les paysages, les vieilles pierres, et parfois dans les gestes des habitants.

De là, le chemin se poursuit vers Saint-Guilhem-le-Désert, joyau médiéval niché dans les gorges de l’Hérault, puis vers l’abbaye de Gellone, avant de continuer vers les grandes plaines de la Camargue et Arles, d’où l’on rejoint la Via Tolosana et les cols pyrénéens.